mardi 10 mars 2015

LITTERATURE - Gary Victor couronné Prix Carbet des lycéens 2015

 
 Les lycéens guyanais, guadeloupéens et martiniquais ont voté à la quasi majorité en faveur de "L'escalier de mes désillusions », un roman de l’auteur haïtien Gary Victor. Ce livre était celui que défendaient les lycéens de Guyane.

14 délégués ont rejoint le jury en Guadeloupe

En Guyane, mardi 3 mars, au cours d’un débat d’un excellent niveau les élèves participant au 15è Prix Carbet des lycéens réunis dans l’auditorium de la cité régionale durant toute la matinée avaient opéré leur choix parmi la sélection des 6 romans concourant cette année.
Gary Victor
Pour la centaine de lycéens de huit établissements de Cayenne, Rémire-Montjoly, Kourou, Mana et St Laurent du Maroni, c’est L’escalier de mes désillusions livre de Gary Victor (Haïti) qui est arrivé en tête. Suivi par L’orpheline de la colonie de Marie-Josée Garay (Guadeloupe), et  Balade d’un amour inachevé de Louis-Philippe Dalembert (Haïti). Trois romans qu’ont eu à défendre les 14 délégués guyanais lundi 9 mars à Petit-Bourg en Guadeloupe lors de l’ultime réunion du jury.

                                    Une belle expérience
Dans l’ensemble les lycéens guyanais semblaient satisfaits d’avoir participé à ce défi lecture qui se tient chaque année de septembre à février. « J’ai découvert une nouvelle littérature car d’habitude je lis plutôt des romans policiers. Ça m’a plu », souligne Léa. Elle n’est pas la seule à avoir apprécié ces ouvrages caribéens. Tous ceux qui prirent la parole ce jour-là ont fait part de leur intérêt pour les romans proposés. Si certains soutenaient Le bataillon créole de Raphaël  Confiant d’autres lui ont préféré L’orpheline de la colonie, rédigée sous la forme d’un journal intime qu’ils ont beaucoup aimé à la faveur de la complicité des deux personnages principaux Jeanne et Zella liées par une amitié sans faille.
Le mot découverte est revenu souvent chez les élèves qui, pour la plupart, n’avaient jamais lu un livre de notre univers. Dans l’ensemble ils jugent que c’est une belle expérience menée en classe.
Une lycéenne de Melkior Garré reconnaît qu’elle lit les best-sellers mais que ce projet lui a permis de découvrir des livres d’auteurs haïtiens et autres. Ces livres, ils les ont apprécié même car ce n’est pas le style de livres qu’ils lisent habituellement, avoue Gabriella.
Elsa, quant à elle, se dit séduite par les livres lus qu’elle trouve touchants.

 Au final ils ont retenu L’escalier de mes désillusions, qui évoque le séisme de 2010 en Haïti. Visiblement le suspens entretenu ainsi que l’introspection à laquelle se livre le personnage principal Carl Vausier n’a pas laissé les lycéens indifférents. « Inspiré de la nuit du cataclysme du 12 janvier 2010, ce livre se veut exploration de la mémoire de Gary Victor. Une dure réalité, nous dit l’écrivain. Ce soir-là, je croyais perdre ma femme et mes deux filles. C’est l’un de mes moments les plus terrifiants et l’écriture me permet de me débarrasser de ces angoisses. »

Bien qu'intéressante l'histoire de Ceux du Nord-Ouest de Zadie Smith (Jamaïque), le livre n'a cependant pas trouvé grâce à leurs yeux, trop « londonisé »disent-ils, pas assez caraïbe à leur goût.

Cette année encore une fois le contrat est rempli auprès des jeunes élèves ils rencontreront l’auteur lauréat d’ici quelques semaines.
L’objectif d’incitation à la lecture visant également à faire découvrir des œuvres littéraires de notre région est atteint. Quant aux élèves ils rencontreront l'auteur d'ici quelques semaines. Gageons que l'échange sera savoureux avec Gary Victor.