lundi 31 juillet 2017

TROPIQUE DE LA VIOLENCE

De Nathacha APPANAH

Le kwassa kwassa a déposé une fois encore à Mayotte une cargaison d’humains en provenance des Comores prêts à tout pour trouver une vie meilleure.
Parmi eux, une toute jeune fille et son bébé. A l’hôpital, ils sont pris en charge par une infirmière. La maman s’enfuit laissant son bébé. Elle avait pressenti que cette femme voulait un enfant et effectivement il devient officiellement son fils.
La première partie de la vie de Moïse est heureuse. Il vit comme un petit français qui ne manque de rien, qui est éduqué.

Deux événements le feront basculer dans un autre monde : sa mère lui révèle sa véritable origine et un autre que je laisse découvrir au lecteur.
Alors l’envers du décors nous est conté : les enfants comoriens livrés à eux-mêmes et organisés en bandes qui volent, pillent… en un mot qui cherchent à survivre. Ces mineurs isolés sont immigrés non expulsables  et vivent dans un bidonville.
L’écriture est intéressante : on passe du monde des vivants à celui des disparus. Les morts sont là pour nous éclairer.
Le prix Fémina des lycéens 2016 et le Prix France Télévision 2017 récompensent un beau livre qu’on ne lâche plus une fois entamé.
L’émotion qu’a suscitée en moi cet ouvrage a été aussi forte que celle provoquée lors de la lecture de Petit Pays de Gael Faye.
Les larmes n’étaient souvent jamais loin.

Claudine Jantet

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